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Wiki du cours de Français III : Langue et culture.
Professeur: Miguel Orlando Betancourt Cardona
École des langues - ​Université d'Antioquia





Débat
Thème : L'art, la société et l'individu ; La représentation de l'enseignant
Par : Stefania Villegas, Juan Camilo Rojas, Katty Diaz, Hollman Oliveros et Felipe Arango
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HOLLMAN : ​Bonjour à tous, je m'appelle Hollman Oliveros et aujourd'hui je vais modérer ce débat.
Mon groupe va discuter du sujet de l'art, de la société et de l'individu. Plus précisément, nous aborderons la question de la représentation de l'enseignant au cinéma à travers une manifestation artistique, le graffiti.
Les membres du débat sont :
Stefania Villegas Lopez
Juan Camilo Rojas
Katty Díaz
Felipe Arango
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Définition du graffiti
1 : Inscription ou dessin griffonné par des passants sur un mur, un monument, etc.
2 : Inscription ou dessin, de caractère souvent satirique ou caricatural, tracé dans l'Antiquité sur des objets ou des monuments. (Parmi les plus révélateurs, citons les inscriptions politiques de Pompéi, les comptes sur les tessons de la Graufesenque, etc.)
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Compte rendu historique
LE GRAFFITI, UNE ÉTYMOLOGIE RICHE
Le graffiti trouve ses origines dans l'Antiquité : le terme vient du mot latin graphium, qui désigne un stylet utilisé à Rome pour inscrire, et écrire, notamment dans la cire. On l'associe aussi au verbe grec graphein, qui veut dire écrire mais aussi dessiner. Il parsème les murs de Pompéi, recouvre l’agora de Smyrne, ou encore marque les étapes des voyages des scribes le long du Nil. Il ponctue fréquemment les moments clés de l’histoire et constitue à la fois une source de témoignages et une sorte de livre ouvert pour nous raconter d’autres histoires, celles de ceux qui nous ont précédés.
Le début du débat
Aujourd’hui, nous allons débattre au tour des questions suivantes :
1. Les gens qui font du graffiti sont-ils des maîtres invisibles ?
2. Le graffiti peut-il être considéré comme un modèle pédagogique ? Des aspects tels
que les valeurs, les positions critiques peuvent-ils être enseignés à travers le graffiti ?
3. Est-ce que le graffiti est du vandalisme? Dans ce cas, êtes-vous d'accord pour qu'on
parle de vandales au lieu d'enseignants ?
4. Le graffiti a-t-il un pouvoir plus émancipateur que l'éducation formelle ?
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Commençons par la première question : Vous avez la parole
1. Les gens qui font du graffiti sont-ils des maîtres invisibles ?
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STEFANIA : Je suis d'accord sur le fait que les graffeurs sont des professeurs invisibles, parce que, pour moi un professeur, c'est quelqu'un qui est chargé d'enseigner pas seulement quelque chose de technique mais aussi d'expérience, c'est pourquoi les graffeurs sont des professeurs invisibles, parce que même s'ils veulent juste montrer quelque chose sur un mur, ils montrent leurs émotions, ils laissent le monde voir leurs pensées aussi. Certains messages sont implicites, donc certaines informations doivent être déduites et bien que certaines soient plus fortes que d'autres, un certain âge et des connaissances préalables sont nécessaires pour les comprendre. Ce ne sont pas seulement des artistes urbains, ce sont aussi des enseignants invisibles et un modérateur des dialogues sociaux. D'une certaine manière, tous les gens sont aussi des enseignants et des étudiants.
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JUAN : Je pense et je crois que les personnes qui s'expriment à travers les graffitis peuvent être considérées comme des enseignants invisibles, parce qu’à travers cet art, elles enseignent au monde ce qu'elles ont à dire sur de nombreux sujets.
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Que ce soit directement ou implicitement, les lignes peintes sur le mur peuvent signifier beaucoup pour les gens, et un enseignant ne se contente pas d'enseigner dans une salle de classe, un livre à la main.
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FELIPE : Non, les artistes de graffiti ne sont pas des professeurs invisibles. Les professeurs doivent se préparer pendant des années et ce n’est pas juste de leur assigner cette dénomination et les comparer signifie sous-estimer l'effort qu'ils font pour réussir. Il y a des artistes de graffiti qui aiment utiliser l’art pour parler au monde, donc, il est mieux de changer la conception que nous avons d'eux. Nous identifions qu'ils peuvent aussi transmettre des connaissances comme les professeurs, sans les comparer, mais en reliant les uns avec les autres comme des personnes différentes qui partagent quelques désirs et capacités.
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KATTY : Je pense qu'ils ne sont pas enseignants car la plupart de leurs messages sont agressifs, les graffeurs expriment leurs propres expériences émotionnelles. C'est aussi un média accessible à tous, y compris les enfants, et la plupart de ces messages ne sont pas pacifiques. Je crois qu'un enseignant est celui qui enseigne avec des valeurs et par exemple, en plus de cela ils utilisent des aérosols qui sont des matières polluantes, un enseignant protège et favorise le respect de l'environnement
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HOLLMAN : 2. Le graffiti peut-il être considéré comme un modèle pédagogique ? Des aspects tels que les valeurs, les positions critiques peuvent-ils être enseignés à travers le graffiti ?
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STEFANIA : L'éducation aujourd'hui a considérablement élargi sa propre vision, le fait qu'elle essaie de sortir des anciens modèles tels que les modèles comportementaux et traditionnels est une avancée, donc pour moi s'il s'agit d'unmodèle d'enseignement plus constructiviste où l'élève devient protagoniste de son propre apprentissage. Par exemple, dans le quartier San Javier à Medellin, où il est entouré de Graffitis, vous pouvez en apprendre non seulement des techniques de peinture mais aussi toute une histoire. Dans la transformation des murs de la ville, des vies sont également transformées et celles-ci enseignent différentes valeurs : la responsabilité, le respect, l’empathie et la conscience sociale.
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JUAN : Je pense que les modèles ou les manières d'enseigner ont changé et évolué au fil du temps, et l'art est un mouvement très fort dans cet aspect, pour cette raison je crois que le graffiti devient l'une des manières les plus créatives et intelligentes d'enseigner.
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C'est un moyen par lequel les artistes de ce type cherchent non seulement à donner de la valeur à un mur en lui donnant de la beauté par leurs dessins, mais aussi à refléter des valeurs et à créer une prise de conscience.
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FELIPE : Malgré que le graffiti, dans son aspect le plus artistique, essaie d’enseigner, il y en a très peu qui le font vraiment. Au longue des rues de la ville on peut regarder des graffitis sans un objectif concret et pour que nous les considérions comme un “modèle d’enseignement” il faudrait qu’ils soient organisés et accompagnés des réflexions ou des opinions sur leur rôle ou leur finalité dans la société.
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Il y a même quelques personnes qui utilisent le graffiti d’une façon négative. Ils peignent les murs et ils offensent certains secteurs de la société. Ça peut indirectement attirer le vandalisme général et tourner les trottoirs en lieux dangereux.
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KATTY : Je ne pense pas, car comme son nom l'indique, "graffiti" désigne un dessin ou un griffonnage sur le mur. C'est une manifestation artistique dans le contexte social, politique et culturel et non un modèle pédagogique. Il faut souligner qu’un modèle pédagogique guide l'enseignant dans l'élaboration des programmes d'études et les graffitis n'ont pas souvent des messages clairs ; Ils incitent au manque de respect, à la rébellion, à la haine et au ressentiment et portent atteinte au patrimoine culturel des villes.
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HOLLMAN : 3. Est-ce que le graffiti est du vandalisme? Dans ce cas, êtes-vous d'accord pour qu'on parle de vandales au lieu d'enseignants ?
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STEFANIA : Le graffiti n'est pas du vandalisme, le graffiti est de l'art urbain, il ouvre les yeux sur l'indifférence des gens à des questions importantes, telles que la politique, la lutte sociale, l'environnement, entre autres, auparavant les Grecs écrivaient sur des tablettes de rochers, et pour cette raison il porte ce nom, car ce sont des représentations qui durent longtemps. Parfois, les gens qui font ce genre de choses sont des gens qui ne pensent pas avoir leur place dans la société, mais, peut-on pour cela les traiter de vandales ?
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Un exemple est Walt Disney, un artiste à qui on a dit qu'il n'avait pas de bonnes idées, et cela ne faisait pas de lui quelqu’un de mauvais, par contre, il a créé son propre empire et à partir de là il enseigne avec ses dessins animés.
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JUAN : Le graffiti n'est pas du vandalisme, et donc les personnes qui le font ne devraient pas être qualifiées de vandales. Le graffiti est de l'art, c'est une façon urbaine de montrer ce que les gens pensent car ils ne savent pas s’exprimer avec des mots mais par le dessin.
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Parce que si c'était du vandalisme, alors, par exemple, les hiéroglyphes, qui ont été une partie fondamentale de la compréhension de l'histoire du monde, seraient-ils du vandalisme ? Je ne pense pas.
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FELIPE : Bien que quelques graffitis veulent montrer des idées à la société ou communiquer un message, il existe un peu de vandalisme parce qu'ils utilisent des espaces qui ne leur appartiennent pas et ils agissent comme des vandales. On n’observe pas toujours des graffitis bien décorés artistiquement et qui aient été pensés avec un propos éducatif, en fait, il y a une grande quantité des graffitis qui ne sont pas faits avec l’objectif d’enseigner, mais d'exprimer une position rebelle.
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KATTY : Oui, je suis d'accord, je crois que le graffiti fait partie des déchets visuels, il cause des dommages à la propriété privée et publique. Le fait que le graffiti soit un phénomène culturel ne signifie pas qu'il ne s’agisse pas de vandalisme, nous ne pouvons pas considérer n'importe quelle rayure sur le mur comme de l'art. Fernando Figueroa affirme que "le graffiti est une expression graphique spontanée, illégale ou inconvenante et avec un esprit transgressif". Ce mouvement est formé clandestinement par la jeunesse qui veut se faire entendre, par une partie de la société qui se sent opprimée, exploitée et exprime sa fureur. Irene Reiss souligne que le graffiti se caractérise par la rapidité et la spontanéité de sa réalisation, ce qui implique le secret, la protestation et la transgression. De plus, elle nous dit que cette pratique constitue un moyen de communication alternatif qui se produit sous la protection de la marginalité et de l’interdit et que si à un moment donné elle sera légalisée, on enlèverait le côté clandestin, il perdrait donc sa raison d'être. Par exemple, le 8 mars 2016, des graffeurs ont peint un wagon du métro de Medellin, qui a été un symbole de cohésion et de culture pour les citoyens, ils ont coupé une clôture et sont entrés et ont peint un train qui n'était pas en service. Ceci n’est donc pas du banditisme ?
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HOLLMAN : 4. Le graffiti a-t-il un pouvoir plus émancipateur que l'éducation formelle ?
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STEFANIA : Je dis que oui ! Parce qu'aujourd'hui les gens voient le graffiti comme un moyen d'ouvrir et de libérer leurs pensées et leurs émotions, ils le voient comme une forme d'expression, quelque chose qu'une éducation formelle traditionaliste ne permet pas. Banksy est un célèbre graffeur qui, à travers son art, enseigne des messages critiques sur les valeurs traditionnelles et les événements de la vie quotidienne. L'éducation formelle n'est pas mauvaise, elle a juste besoin de travailler plus étroitement avec les modèles éducatifs modernes.
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JUAN : Je pense que oui, le graffiti peut être plus émancipateur que l'éducation actuelle, le graffiti est une forme d'expression artistique libératrice qui permet de peindre de mille façons ce que quelqu'un a à dire, et en même temps d'éduquer. L'éducation actuelle, bien qu'elle ait changé à certains égards, a encore beaucoup à améliorer, car il ne s'agit pas de lire et de relire un livre mille fois, mais de comprendre et de savoir exprimer ce que l'on a à dire à ce sujet.
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FELIPE : Les artistes de graffiti utilisent leur art comme une manière d'exprimer ses pensées, selon leurs points de vue et ces dessins ou phrases ne présentent pas les thématiques qu’ils exposent de manière neutre; par contre, l'objectif de l'éducation formelle est que les garçons, les filles et les jeunes puissent apprendre les problématiques d'une façon plus critique et réflexive possible. Ça ne signifie pas que tous les professeurs le font. Il y a des problèmes aussi dans l'enseignement mais actuellement les institutions sont en train d'essayer de s’améliorer.
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KATTY : Je ne suis pas d'accord parce que le graffiti ne sera jamais plus important que l'éducation formelle. L'éducation formelle à une structure, un ordre, un but, c'est un processus intégral qui se produit à partir de l'enfance jusqu’à l’arrivée aux études supérieures. Cet enseignement respecte un programme et des objectifs, il est enseigné dans des établissements agréés par le gouvernement, tandis que le graffiti se fait dans la rue.
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Castillo Berthier dit que le graffiti est anti-institutionnel et portera toujours la liberté ou la transgression sur son drapeau.
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HOLLMAN : Après avoir écouté les positions des débatteurs, on peut tirer les conclusions suivantes :
1. Comme on peut le voir dans les avis, l'idée d'un enseignant représenté par un graffeur est partagée. Ce sur quoi les participants s'accordent, c'est que le savoir peut être transmis par les graffitis.
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2. Cependant, certains des débatteurs ont des positions quelque peu extrêmes quant à la question de savoir si le graffiti peut être considéré comme un modèle d'enseignement. Ils s'accordent à dire que les graffitis, s'ils sont bien ciblés et conçus pour transmettre un message (par exemple, une position critique), ils peuvent être efficaces.
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3. Les graffitis considérés comme du vandalisme font l'objet d'une discussion ardue depuis quelques années. Bien qu'il existe des formes d'expression artistique à travers les graffitis, le grand nombre de graffitis contient un message transgressif qui se fait dans la clandestinité et sous forme de rébellion. C'est là que réside le travail de la guilde, qui consiste à changer le regard de la société sur cette forme d'art et d'expression.
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4. L'éducation formelle, c'est-à-dire les écoles et les collèges, peut encore être améliorée en ce qui concerne la transmission des connaissances. Les positions critiques et réflexives brillent parfois par leur absence dans la salle de classe.
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Merci