Débat

Thème : La représentation du professeur dans la litterature

Par : Valérie Cortes, Sofía Echeverry, Isabela Cifuentes, Lily Baquero et Judy Chica

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LILY:  ​Bonjour à tous et à toutes, bienvenue à notre débat. À cette occasion, nous avons quatre invités très spéciaux pour parler du thème d’aujourd’hui : L’enseignant dans la littérature. Je vais vous présenter les participants de cette rencontre : Isabela Cifuentes, Judy Chica, Valerie Nicole Veron et Sofia Echeverri.

 

Ce sont des spécialistes de l’art et de la littérature, qui nous donneront leurs points de vue aux différentes discussions que nous aurons aujourd'hui. 

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Nous allons aborder ces questions à partir de l'œuvre pédagogique de saint Jean-Baptiste de La Salle, qui est considéré comme le patron spécial de tous les éducateurs de l'enfance et de la jeunesse et le patron universel de tous les éducateurs.

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Première question :
● À votre avis, est-ce que la littérature est un recours actif dans la formation d’un enseignant ? Sofia, qu'en pensez-vous ?

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SOFIA :  Oui, parce que quand on lit un livre, un poème ou une composition, on peut apprendre de l’autre, de leurs manières de voir le monde. C’est la meilleure façon de compléter leur formation comme un enseignant. La littérature nous aide à préserver les connaissances et à les partager, c'est comme la médecine, les mathématiques et l'ingénierie, elles peuvent progresser. Une découverte devient une connaissance qui, après un temps, se joint à une autre connaissance et ainsi de suite.

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LILY :  Merci Sofia. Judy, quelle est votre réponse à cette question sur la littérature ? 

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JUDY :  Selon moi, je pense que c'est important, mais ce n'est pas nécessaire. Ce que je voudrais dire, c’est que la littérature peut nous aider à agrandir les connaissances que nous avons en ce qui concerne l'enseignement et l'éducation, et si vous voulez être un excellent professionnel, vous devez vous intéresser à la littérature, puisque les livres, les articles, les nouvelles que vous lisez, tout ce qui précède constitue différentes formes de littérature, et vous pouvez apprendre de choses différentes de chacun. Maintenant, si vous voulez apprendre seulement les choses nécessaires pour votre formation comme enseignant, vous pouvez simplement prêter attention à votre cours, et travailler comme un professionnel régulier, rien de spécial.

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SOFIA :  Oui, mais pensez pour un moment que vous-êtes dans la salle de classe et votre professeur vous explique quelque chose. Comment pensez-vous que le professeur connaisse les arguments pour vous les expliquer ? Il aurait dû lire des livres, et sinon, le professeur de ce professeur, et ainsi de suite. La littérature existe pour nous aider à enregistrer les réponses aux questions déjà posées.

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JUDY :  Oui, je suis d'accord sur le fait que la littérature est pleinement présente pendant la formation des enseignants et qu'elle même enrichit les connaissances du professeur, et bien sûr, toute cette sagesse lui aide à être un mieux professionnel, comme je l’ai déjà dit ;cependant, je veux dire que ce n'est pas nécessaire que l'étudiant lise pour le pur plaisir. C'est inévitable que l'étudiant utilise de la littérature pour apprendre, puisque c'est le recours le plus utilisé pour l'apprentissage, mais l'étudiant peut apprendre sans avoir à lire plus que ce qui est strictement nécessaire, bien qu’évidemment, c'est mieux si l'étudiant étend son savoir pour lui-même.

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LILY:  Merci beaucoup de vos réponses Sofia et Judy. Bien, c’était la première ronde des quatre rondes de questions que nous avons préparées pour nos participants de cet intéressant débat.

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Pour le deuxième ronde, nous avons cette œuvre de l'artiste Carlos Castro dans son exposition "La vie des choses mortes.” Dans cette œuvre on peut apprécier une sculpture qui représente Saint Jean Baptiste de La Salle.

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● Cette œuvre d’art a des différentes interprétations, entre lesquelles, elle est interprétée comme l’évolution de l’enseignant, mais, d’autre part, comme le déclin de lui-même. Quelle interprétation est la plus adéquate pour vous ? Commençons par Valérie

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VALERIE :  On doit prendre en considération la subjectivité de l’art qui dépend des expériences personnelles de chaque personne, le contexte social et, bien sûr, la perspective que vous voulez lui donner. Dans ce cas, je peux souligner l'évolution de l’image de l’enseignant à travers de différents éléments : par exemple, l’utilisation d’un personnage très important dans l'éducation, Saint Jean-Baptiste de La Salle, c’est un symbolisme de la reconnaissance du travail des professeurs dans la vie quotidienne et la représentation de ses idéologies révolutionnaires qui ont aidé à l'amélioration du système éducatif. On peut analyser aussi le matériel très résistant avec lequel la sculpture est fabriquée, comme un synonyme de pouvoir et de transformation de l'éducation, qui nous accompagne pendant toute notre vie et nous permet le développement intellectuel, personnel et social.

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LILY:  Je remercie Valérie de sa réponse qui tient compte de la subjectivité de l’art. Isabela, qu’en pensez-vous ?

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ISABELA :  Je suis d’accord avec l’argument concernant la subjectivité de l’art et ses propres critères, car ce sont les raisons qui permettent ce débat. Cependant, il faut également se situer dans l’expérience de l’auteur, qui dans toute son œuvre intitulée “La vie des choses mortes”, il est particulièrement critique face aux injustices sociales et au paysage éducatif si pauvre et biaisé qui est dicté aujourd’hui. C’est pourquoi le matériau de la sculpture est lourd, et la table où elle se tient est nettement plus délicate. Subjectivement, je pense qu’il veut montrer le poids des mauvaises pratiques éducatives, bien que bien intentionnées, incombent aux individus et finissent par nous impacter en tant que société et que malgré les tentatives d’éducation utopique de Saint Jean-Baptiste de La Salle, ce n’est pas encore réalisé.

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LILY:  C’est un point de vue intéressant, merci Isa. La parole est à vous Valérie, allez-y

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VALERIE :  Je comprends votre point de vue, mais il y a d’autres aspects importants à noter. Avec cette œuvre, l’artiste présente aussi la signification des connaissances qui sont contenues dans certains espaces ou objets matériels, comme la table qui soutient la sculpture de Jean-Baptiste de La Salle. Cette table a un détail particulier : c’est l'élément que l’artiste a utilisé au cours de sa vie comme étudiant, ce qui nous montre le rôle fondamental de l'éducation associé avec un objet, et encore plus important, avec une personne dont ses pensées continuent d’être vivantes malgré sa mort. L'éducation se reflète de manières différentes pour chaque une, mais, c’est évident qu’elle a une connexion émotionnelle avec toutes les personnes : il y aura toujours des apprentissages significatifs ou d'expériences profondes.

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ISABELA :  Pouvez-vous me donner la parole s’il vous plaît ? J’aimerais ajouter quelque chose.

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LILY:  Mais oui Isabela, je vous en prie, allez-y

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ISABELA :  Sans aucun doute, Jean-Baptiste est une personne qui vit encore malgré sa mort, donc ses idées continuent d'être exécutées. Il a été l’un des pionniers de la formation des enseignants et nonobstant l’innovation dans ses idées, il n’a jamais pu atteindre une bonne structure pour les atteindre. Nombreux enseignants d’aujourd’hui agissent simplement comme cette sculpture du facteur oppresseur et dominant sur les étudiants, en voyant les étudiants comme quelque chose de vide. Ainsi, ils peuvent tomber dessus et perpétuer leur vie académique pour une simple note.

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LILY:  Merci à vous deux de vos réponses, c'est intéressant de connaître vos points de vue. La question suivante s'adresse à Judy et Sofia et concerne les enseignants qui produisent des textes :

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● Considérez-vous qu’un professeur qui produit de la littérature a des capacités supérieures que celui qui n’en fait pas ?

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JUDY :  Bon, je pense que oui. Comme je l’ai dit précédemment, si vous voulez être un excellent professionnel, vous devez vous intéresser à la littérature, et si vous produisez de la littérature, ça vous donne une raison de plus pour devenir un professionnel excellent. JeanBaptiste de la Salle n'était pas seulement un enseignant, il faisait de la littérature et c'est pour ça qu'il est devenu le saint patron des éducateurs. Ce qui se passent c'est que produire de la littérature nous aide à comprendre nos objets d'étude plus profondément. Nous devons rechercher et nous assurer de comprendre en profondeur avant d'écrire quelque chose, puisque, quand nous écrivons un livre, un article, etc. ; l'idée est mise sur le papier, et elle comporte nos connaissances, nos savoirs sur un sujet précis. Ce processus nous aide à évoluer professionnellement et, par conséquent, nous devenons de meilleurs professionnels.

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SOFIA :  Je pense le contraire, je crois que pas nécessairement. C'est vrai que si on produit de la littérature, on peut devenir plus connus, mais qu'est-ce qui se passe quand un médecin consacre tous les jours à apprendre de différentes techniques, à lire des livres de médecine et à résoudre des questions posées par son supérieur ? Il n’a pas le temps d’écrire et de produire de la littérature, mais il en est très capable et continue d’être très intelligent.

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JUDY :  Lily, donnez-moi la parole, s’il vous plaît. Je voudrais souligner quelque chose d’autre.

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LILY:  Bien évidemment Judy, allez-y !

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JUDY :  Je peux comprendre ce que vous voulez dire, mais de toute façon, je crois que produire de la littérature a un grand impact dans votre manière d'enseigner et, en général, votre point de vue sur l'éducation. Même si vous êtes une bonne enseignante et vous avez beaucoup lu, produire de la littérature est simplement la meilleure manière d'agrandir vos connaissances. Je sais que, peut-être, il y a beaucoup de gens très intelligents qui n'ont pas besoin d'écrire des articles ou des livres sur un sujet concret pour bien le comprendre, mais c'est toujours mieux de chercher et de voir plus loin de la surface pour découvrir des choses que, possiblement, vous n'aviez pas vues avant.

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LILY:  Merci Sofia et Judy d'avoir partagé vos réflexions et vos analyses avec nous. J’aimerais, à continuation faire une petite introduction à la question suivante : 

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Conscient de l'importance de l'éducation pour l'amélioration des sociétés, Saint Jean-Baptiste de La Salle a compris que l'école devait être dotée d'éducateurs professionnels, hautement qualifiés et à vocation profonde. Il s'est entouré des bonnes personnes et a consacré toutes ses énergies à leur formation, leur servant de modèle et d'exemple, promouvant la dignité de l'enseignant.

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● Pensez-vous que Jean-Baptiste de la Salle a accompli son travail de dignité du rôle de l’enseignant à travers ses œuvres littéraires ?

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ISABELA :  Contrairement à ce que l’on croit souvent, Saint Jean-Baptiste a apporté beaucoup à la fois à ses actes de vie et à ses œuvres littéraires, depuis son époque se reflète le changement de la perception du travail de l’enseignant par la société, son évaluation par rapport à la qualité de l’éducation et la reconnaissance de son rôle actif et important dans l’apprentissage. Même le lien entre le devoir et le respect des attentes des enseignants s’est amélioré, puisque les textes que Jean-Baptiste a laissés servent d’équilibre entre les besoins et les devoirs de l’enseignant.

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LILY:  Merci Isabela de nous avoir fait part de votre point de vue. Valérie, pourriez-vous nous partager votre réponse à cette question ? Allez-y s’il vous plaît !

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VALERIE :  Malgré ses bonnes intentions de changer les conditions dans les salles de classe et ses nouvelles perspectives sur les modèles éducatifs, on peut analyser que les créations littéraires ne sont pas suffisantes s’il n’y a pas d’actions efficaces. C’est une situation qui dépend aussi du contexte de la place où vous essayez de faire ce type de travail ; par exemple, en Colombie, les textes de Jean-Baptiste ont été interprétés dès un point de vue religieux, en considérant les intérêts particuliers de la doctrine catholique et les élites, qui cherchent le bien-être de certains groupes sociaux.

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LILY:  Je remercie Valérie. Isabela, avez-vous d'autres choses à dire ?

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ISABELA :  Oui, effectivement, merci Lily. En Colombie, le répertoire de Saint Jean-Baptiste est même utilisé pour influencer l’éducation actuelle, surtout dans les écoles La Salle, ou le respect envers les enseignants est primordial, et là, ils répudient toute punition, car ils ont pour loi que cela n’est pas ni utile, ni profitable pour les étudiantes et qu’il leur est incompréhensible d’imposer tout mauvais traitement envers.

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LILY:  Merci beaucoup Isabel de votre commentaire. Valérie, maintenant c’est votre tour, vous avez la parole.

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VALERIE :  Merci Lily. Je voudrais remarquer que ses œuvres littéraires n’apportent pas au rôle du professeur parce qu’il est considéré comme un sujet qui se préoccupe seulement pour être l’autorité suprême sans implémenter des stratégies propres dans la salle de classe, car les cours étaient focalisés à la mémorisation et les étudiantes étaient fortement sanctionnés s’ils ne respectaient pas les règles rigoureuses ou s’ils pensaient différemment au professeur. C’est pour cette raison que, selon le texte “La historia crítica de la pedagogía en Colombia” (l’histoire critique de la pédagogie en Colombie) : “Plus qu’une méthode, une orientation éducative ou un système d’enseignement, c’est une pédagogie qui est devenue un mode de vie. Mode de vie qui a essentiellement marqué le mode d’être national. Mais, dans la pratique, l’expérience de la foi se réduit à l’observance d’une série d’interdictions et à l'application des commandements de la loi de Dieu.”

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LILY :  Merci Valérie et Isabelle de vos commentaires et de vos réponses sur l'œuvre de Saint Jean Baptiste de la Salle.

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J'apprécie et je remercie grandement nos participantes de nous avoir donné leurs points de vue sur chacune des questions qui ont constitué ce débat. Chaque réponse était très intéressante. Elles nous ont permis de voir plus clairement ce sujet de débat. Ainsi nous arrivons à la fin de cette rencontre et nous laissons un espace aux avis du public. Merci beaucoup à vous tous de votre aimable attention.